Ils faisaient quoi nos ancêtres ?

A ce jour, du 17e au 19e siècle inclus, voici les métiers qui ont été identifiés au sein de notre groupe familial, déclinés par générations : [en gras, nos ancêtres directs]

Mathurin (1639-1729) est dit marchand Sarger (1674), Marchand (1684), Lainier (1703).

Mathurin (1684-1728) est Sarger (1711)

Louis-Jean (1695-1775) est dit Sergier, Closier (1728)

Jean (1705-1761) est Sarger (1711)

Louis (1724-1776) : on ne sait pas mais on peut deviner…

Jean (1720-1778) est Marchand, Aubergiste, Sarger

François (1726-1778) est Sargé (1768), marchand d’étoffe

François (1768-1818) est Serger (1794), fabriquant d’étoffe (1805), Maitre Sarge (1810)

Sa 2e femme Marguerite Galernaux est tisseuse (1818)

Michel François (1753-….) est cordonnier

Pierre (1762 – …) est boulanger

Alexis (Pierre) (1796-1871) est teinturier

Sa femme Marie-Perrine Gendrie est fille domestique

Pierre (1800-…) est marchand (1838) et marchand huilier (1840)

René (1803) est Sarger

Louis René (1808) est Cultivateur, Fileur de laine, Sarger

Pierre François René (1786-1846) est Serger (1832)

Alexis Pierre (1841-1911) est Huillier (1871) puis Employé

Sa femme Renée Jaglin est Ouvrière (1866)

Henri Anatole (1838-…) est domestique, cultivateur

Pierre François (1835-1911) est laboureur

Alexis Joseph (1871-1937) est comptable (1903)

Louis (1870- …) est cultivateur

Henri (1870- …) est cultivateur, Bûcheron

Eugène Albert (1874-1954) est soldat

Si l’on prend en compte le fait que certains individus ont plusieurs métiers, on obtient la répartition suivante :

Métiers de tisserand (Sarger, lainier, fileur de laine, tisseuse) : 11

Employés (Employé, domestique, comptable, ouvrier) : 5

Artisans (cordonnier, boulanger, huilier, teinturier) : 5

Agriculteurs (Cultivateur, Laboureur, Bûcheron) : 4

Commerçants (aubergiste) : 1

Autres (soldat) : 1

Le profil professionnel de la famille est atypique sans être exceptionnel. Nos plus anciens ancêtres ne vivent pas des fruits de la terre comme l’immense majorité de leurs contemporains mais exercent une activité fortement ancrée autour de la tradition familiale (on la retrouve sur 5 générations et c’est même un monopole pour les deux premières générations) : sarger/serger.

« Le serger se différencie du drapier, car il travaille sur un métier légèrement plus élaboré. C’est-à-dire que si un serger peut faire un drap, un drapier, lui, ne peut pas faire de serge sur son métier. Le métier fut très tôt hiérarchisé, on commençait par être compagnon, puis serger, et enfin maître serger après avoir obtenu ce qu’on appelait la « maîtrise » (comme dans beaucoup d’autres métiers). Les sergers devaient alors se conformer aux règlements instaurés par Colbert, surtout après 1669.

C’est une étoffe de grande qualité jusqu’au Haut Moyen Âge, sur le déclin ensuite pour devenir moyenne et très moyenne dans certaines régions pauvres, et quasiment disparaître et se confondre parmi les « lainages » au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Actuellement, elle existe en qualité « luxe » chez les grands couturiers pour homme. »

La serge de laine, par Annie Guyard-Commien (2011)i

Le fil de trame passe sous un, puis sur trois autres fils de chaîne en décalant d’un fil à chaque passage d’où l’effet d’oblique sur l’endroit.

On ne sait pas dire non plus si les fils se mettent à leur compte ou bien sont tout simplement au service de l’entreprise familiale.

La deuxième moitié du XIXe marque une rupture. On relève les premiers métiers très peu qualifiés ou tout du moins, ne relevant pas d’une transmission d’un savoir technique : domestique, employé, ouvrier , laboureur (individu louant sa force de travail pour les travaux des champs) et ce, indépendamment de la branche familiale.

ihttp://www.enmodetextile.com/2013/11/20/serge-laine-annie-guyard-commien/

Quand avons-nous changé de nom ?

6359033098684731091309516280_last-name-mar-1-2011-4-600(Il n’est pas inhabituel de voir l’orthographe des noms de famille évoluer lorsque l’on remonte dans le temps. Deux facteurs concourent massivement à cet état de fait : une population majoritairement illettrée et l’absence d’un état-civil développé (pas de papiers individuels octroyés systématiquement, pas de suivi centralisé des individus, etc…).

Dans le cas du nom de famille support des travaux que vous consultez («(le) manceau »), l’apparition/disparition de la particule « le »ajoute une inconnue à l’équation : cette particule aurait-elle disparu avec la Révolution Française (de 1789) pour prendre la distance avec l’ancien régime ?

La lecture attentive des actes divers permet de constater que la transition s’est faite sur une très longue période, par intermittence et, en tout état de cause, a débuté avant la révolution, dédouanant cette dernière de toute influence. A tout le moins, la Révolution et la mise en place d’un Etat-civil séculaire (1792) ont-ils cependant permis de (à peu près) fixer l’orthographe sous sa forme actuelle.

Comme on peut le voir ci-dessous, le nom de famille s’est longtemps cherché sous la plume des curés et officiers d’etat-civil. Dans les actes suivants, voici comment est retranscrit le nom de famille :

En 1674, mariage de Mathurin (père) Lemanceau et Elisabeth Lecerf.

En 1684, naissance de Mathurin, fils aîné de Mathurin (père) Le Manceau

En 1694, mariage de Mathurin (père) Le Manceau et Louise Pointeau

En 1695, naissance de Louis Jean, fils du même Mathurin (père) le manceau.

En 1723, mariage de Louis Le Mansau et Anne Bruslé.

En 1724, Naissance de Louis, fils de Louis Manceau.

En 1729, inhumation de Mathurin Le Manceau.

En 1731, contrat de Louis Lemanceau, sarger.

En 1768, naissance de Louis-René, fils de Louis Manceau et Marie Vaslin.

En 1775, inhumation de Louis Manseau.

En 1794, mariage de françois manceau et françoise le doux.

En 1837, mariage de Alexis manseau et Perrine Gendrie

En 1841, naissance de Alexis Pierre Manceau , fils de Alexis manceau et Perrine Gendrie

En 1866, mariage de Alexis Pierre Manceau et Renée Marie Jaglain (Jaglin à la naissance)

L’orthographe n’a plus varié par la suite.